URGENCE: Inondations dévastatrices à Madagascar  Des communautés entières menacées par les inondations
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David Verboom répond aux questions les plus fréquentes au sujet de l’aide humanitaire.

En 2017, les organisations humanitaires ont atteint plus de personnes dans le besoin que jamais auparavant et de nombreuses vies ont pu être sauvées. Cependant, les urgences humanitaires sont plus fréquentes et plus complexes. Elles durent aussi plus longtemps et affectent plus de personnes que jamais auparavant, mettant à rude épreuve la communauté humanitaire.

Cette semaine, nous célébrons la Journée mondiale de l’aide humanitaire – une journée qui met à l’honneur les personnes qui vont encore plus loin pour aider les autres. Alors que nous prenons un moment pour rendre hommage à nos équipes à travers le monde qui chaque jour travaillent sans relâche pour apporter un secours vital aux personnes qui en ont le plus besoin, j’aimerais profiter de cette occasion pour répondre aux questions les plus fréquentes que je reçois à propos de l’aide humanitaire.

Cliquez ici  pour regarder David qui répond aux questions les plus fréquentes de nos donateurs sur notre page Facebook (interview en anglais)

 

Quels sont les principaux défis auxquels la communauté humanitaire doit faire face aujourd’hui ?

Le plus grand défi sont les besoins croissants des personnes, auxquels nous devons répondre avec moins de ressources pour les aider.

Nous sommes confrontés à des conflits qui durent plus longtemps et à l’augmentation du nombre de catastrophes naturelles alors que, dans le même temps, nous sommes de moins en moins respectés pour la protection que nous apportons aux civils et aux travailleurs humanitaires pris dans ces crises.

La communauté humanitaire est de plus en plus mise à l’épreuve par moins de financements, moins de personnel compétent, moins d’attention de la part des médias et plus de critiques.

Quelles sont aujourd’hui les meilleures perspectives ?

Les meilleures perspectives résident dans les personnes que nous aidons. Tirer parti des connaissances et des compétences des personnes que nous servons peut nous aider à améliorer nos services et à nous assurer que ceux-ci sont adaptés aux besoins de la communauté que nous servons.

Il existe d’autres perspectives prometteuses comme le développement de nouvelles technologies, de nouveaux partenariats plus solides et l’implication accrue du secteur privé. Un exemple d’innovation qui change la façon de concevoir l’aide humanitaire sont les programmes d’aide en espèces (donner de l’argent plutôt que des biens aux personnes dans le besoin). C’est un moyen formidable de préserver la dignité des gens que nous aidons en leur permettant de décider eux-mêmes de ce dont ils ont le plus besoin dans la situation qui est la leur.

Parfois, à la suite d’urgences, je vois dans les actualités des cas de personnes qui ne reçoivent pas d’aide. Pourquoi cela prend-il autant de temps pour aider les gens dans certaines circonstances ?

Répondre aux urgences est une entreprise difficile. Les urgences se produisent souvent dans des pays confrontés à d’énormes problèmes logistiques et de sécurité, comme en Syrie et en RD Congo. Obtenir les autorisations juridiques requises dans un pays frappé par la crise peut être long et bureaucratique, ce qui ralentit considérablement l’intervention humanitaire.

Dans de nombreux endroits, en particulier les lieux où nous travaillons, les personnes les plus vulnérables se trouvent souvent là où les routes sont les pires et dans les zones affectées par la violence. L’acheminement des articles de première nécessité jusqu’à eux pose donc d’importantes difficultés.

La coordination entre les organisations humanitaires peut être un autre défi, ainsi que le manque de financements. Souvent, les organisations doivent d’abord collecter assez de fonds pour pouvoir répondre à la crise. C’est la raison pour laquelle les fonds d’urgence sont si utiles pour aider les organisations à intervenir plus rapidement lorsque des urgences se produisent. Recueillir des fonds à l’avance nous permet d’acheter les fournitures d’urgence à un meilleur prix et de les positionner à l’avance dans des endroits stratégiques. Cette approche nous permet de réaliser entre 50 et 86 pourcent d’économies !

J’ai lu dans les journaux qu’une partie de l’argent donné disparaît et n’arrive pas jusqu’aux personnes qui en ont besoin. Est-ce vrai ?

La corruption et la fraude existent et sont inacceptables. Elles réduisent l’aide qui atteint les personnes qui en ont désespérément besoin.

Les urgences créent le chaos et affaiblissent les systèmes gouvernementaux, les rendant plus vulnérables aux abus financiers et à la mauvaise utilisation des fonds. Bien que nous ne puissions malheureusement pas complètement écarter le risque de corruption et de fraude, les organisations peuvent aider à minimiser ce risque et agir immédiatement lorsque cela se produit.

La détection et la prévention de la fraude est une responsabilité de chaque travailleur humanitaire. Pour faire tout ce qui est en notre pouvoir pour prévenir la fraude, Medair a établi un Code éthique, des politiques et des pratiques visant à prévenir la fraude, ainsi qu’un système de plaintes confidentiel. Nous respectons des procédures logistiques et financières strictes et nous attendons de l’ensemble de notre personnel qu’il les suive et analyse les risques et les structures de pouvoir locales lors des préparatifs aux interventions d’urgence.

Certains pays reçoivent de l’aide depuis plus de 20 ans. Pourquoi et existe-t-il une solution ?

En bref, l’action humanitaire sauve des vies mais ne peut pas directement résoudre les problèmes structurels sous-jacents qui sont à l’origine des crises humanitaires. Notre principal objectif est de soulager la souffrance humaine où qu’elle se trouve, même si les structures en place perpétuent la souffrance des gens.

Cependant, nous ne devrions pas uniquement aider les gens à survivre. L’intervention humanitaire joue un rôle crucial dans le renforcement de la résilience des communautés affectées par un conflit en veillant à ce qu’elles soient mieux préparées à affronter de futures crises d’origine humaine ou naturelles. C’est pourquoi Medair ne repart pas immédiatement après une crise, mais reste pour développer la résilience et les compétences des communautés locales.

Dans tous les cas, nous devrions toujours faire tout ce qui est en notre pouvoir pour non seulement mettre un terme à la souffrance humaine mais aussi la prévenir.

Pourquoi existe-t-il autant d’organisations humanitaires ? Sont-elles toutes nécessaires ?

Les débuts de l’aide humanitaire, tel qu’elle existe aujourd’hui, remontent à la fondation de la Croix-Rouge en 1859. Après la création de la Croix-Rouge, de plus en plus d’organisations non-gouvernementales ont été créées, pour la plupart afin de répondre à une crise spécifique. La première mission de Medair a été de répondre à la crise en Ouganda en 1988.

Cependant, une fois leur première mission achevée, les jeunes organisations ont grandi et répondu à plus de crises et au fil des ans se sont transformées en organisations professionnelles. Bien qu’il existe des différences entre les organisations – les personnes auxquelles elles viennent en aide et les endroits où elles interviennent – il existe de nombreux points de recoupement entre leurs activités aujourd’hui.

Néanmoins, l’union fait la force et je suis convaincu que ces organisations, Medair inclus, devraient coopérer et s’associer plus souvent. C’est pourquoi nous faisons le choix de coordonner étroitement notre action avec celles d’autres organisations par le biais d’Integral Alliance et d’EU-CORD, ainsi qu’avec diverses agences des Nations Unies.

Comment les organisations confessionnelles comme Medair peuvent-elles apporter une aide impartiale et neutre, comme énoncé dans votre mission ?

Notre vision et notre mission s’inspirent de notre foi chrétienne, qui est ce qui nous motive, mais notre travail est exclusivement humanitaire dans le sens où nous prévenons et soulageons la souffrance. Il ne se limite donc pas aux personnes de même confession.

Medair ne fait pas de prosélytisme. Dans les contextes où se côtoient différentes confessions, nous respectons les croyances de chacun tout en restant transparents sur nos valeurs fondamentales.

Quelle est l’approche de Medair en ce qui concerne l’aide fournie ?

Les personnes sont au centre de notre travail et nous pensons que tout le monde – le personnel, les donateurs et les personnes que nous servons – fait partie intégrante de notre mission.

Cette approche centrée sur les personnes consiste notamment à tirer parti de la résilience et des compétences des personnes que nous servons. Elles ne sont pas des bénéficiaires passifs, mais des partenaires essentiels de nos projets.

Nous ne venons pas leur dire ce qu’elles ont à faire. Nous leur apportons le soutien nécessaire pour qu’elles puissent répondre à ce qu’elles considèrent comme leurs besoins les plus importants et nous les aidons à s’organiser pour construire un avenir meilleur.

Les problèmes semblent parfois tellement énormes. Que puis-je faire pour aider de là où je vis ?

Aider les personnes en situation d’urgence peut se faire de n’importe où dans le monde. Nous avons tous le pouvoir d’apporter de l’espoir dans des situations en apparence désespérées – que ce soit en travaillant avec nous, en faisant un don, en priant, en sensibilisant son entourage …

Je vous encourage donc vivement à vous engager ! Nous ne pouvons pas mener à bien notre mission sans l’aide et l’engagement de nos soutiens et donateurs.

Rejoignez le mouvement que représente Medair. Il existe de nombreuses façons de vous impliquer aujourd’hui :

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Je vous invite à découvrir nos pages « S’impliquer » pour en savoir plus et nous contacter.

Si vous avez manqué notre session Facebook Live avec David, vous pouvez toujours regarder la vidéo sur notre page Facebook en cliquant ici (interview en anglais).