Histoires de Jordanie
Actualité sur la Jordanie : Le don de la vue
« J’ai dû vendre mon alliance et mes boucles d’oreilles pour régler les frais de naissance de Mohammad », raconte Alima, réfugiée syrienne de 24 ans en Jordanie. « Ici, la vie est chère. »
Elle tient dans ses bras son fils de trois mois, tandis que sa fille d’un an et demi fouille avec curiosité dans le sac de la Chargée de santé de Medair. Les deux enfants d’Alima sont nés en Jordanie. Avec son mari Nahid, ils ont fui la Syrie il y a trois ans.
« Je parle à ma fille de notre ville en Syrie, de notre maison qui ressemblait à un château et des rues calmes de notre quartier », confie Alima.
"C'était un pays magnifique et aujourd'hui nous n'avons plus de chez nous."
Mais, au bout de quelques semaines, Nahid et Alima ont senti que quelque chose n’allait pas. « Nous avons remarqué qu’il ne suivait pas les mouvements des yeux », raconte Alima. « Nous l’avons emmené chez un spécialiste à Amman qui nous a dit que Mohammad souffrait d’une anomalie congénitale et qu’il devait être opéré de la cataracte aux deux yeux. Il a ajouté que s’il n’était pas opéré, il y avait 90 % de chance qu’il devienne aveugle. »
Malheureusement, le coût de l’opération chirurgicale était prohibitif pour cette famille qui pouvait à peine payer son loyer.
À une époque, les réfugiés syriens en Jordanie recevaient une aide financière du gouvernement pour les soins de santé mais cela a changé en novembre 2014. Aujourd’hui, ils sont souvent obligés de contracter un emprunt pour régler les frais d’hôpital. Pour venir en aide aux familles qui se trouvent dans ces situations difficiles, Medair propose un programme argent-contre-santé qui couvre le coût des accouchements et des opérations urgentes. Quand nous avons entendu parler de l’opération de Mohammad, nous avons accepté de régler la totalité des frais médicaux.
« Quand j’ai appris que Mohammad pouvait être opéré, j’étais si heureuse ! » confie Alima. « Nous ne pouvions absolument pas payer une telle somme par nous-mêmes. J’espère que Mohammad pourra faire des études et devenir policier ou enseignant. »